Depuis bientôt 14 ans que je suis là, je vois villes et campagnes changer au fil des nouvelles constructions, des modifications plus ou moins bien réussies.
Tout étant relatif, les premières années étaient pour moi une époque d'étonnement et de ravissement par la découverte de mon nouveau pays.
Je ne sais pas pourquoi, probablement par le fait que nous Nord-Américains pensons à l'Europe comme le Vieux-Continent, j'avais l'impression que rien ne
bougeait trop par ici. Il me semblait qu'on ne pouvait pas trop s'amuser avec les vieilles pierres séculaires des bâtiments qui à eux seuls cumulaient des siècles de vie.
Voici l'histoire du Grand-Pont de Lausanne:
Vue sur les deux rangées d'arches du Grand-Pont 1844-47, depuis le sud-ouest. Au premier plan, le verdoyant vallon du Flon. Au fond, de droite à gauche, on aperçoit
le clocher de l'église St-Laurent, la cathédrale, et tout à droite la flèche de l'église St-François.
Image du Musée Historique de Lausanne.
Il faut imaginer les jurons des charretiers venant du faubourg de l’Ale, contraints d’emmener leurs lourds chariots, tirés par huit ou dix chevaux, à travers les
tortueuses rues Saint-Laurent et du Grand-Saint-Jean, de traverser le Flon avant d’aller affronter les pavés pentus et glissants de la rue Saint-François, puis d’effectuer un virage à angle droit
pour grimper la rue de Bourg! Dans les années 1835-36, cette dernière voit passer 500 chars quotidiens en automne, 350 en hiver.
Comment faciliter l’accès et la traversée de la ville? Un homme connaît la réponse: Adrien Pichard, ingénieur cantonal depuis 1817. Diplômé de l’Ecole impériale des
ponts et chaussées de Paris, ce Lausannois né en 1790 propose, dès 1835, de contourner le bourg médiéval, grâce à une série de routes à faible pente (les futures rues du Tunnel, César-Roux et
Caroline). Cette véritable ceinture routière hors les murs, une première en Suisse, nécessite le percement d’un tunnel sous la Barre et la création d’un pont pour enjamber le ravin du
Flon.
Pour le futur Grand-Pont, l’ingénieur propose une élégante construction à deux étages d’arches rappelant le pont aqueduc du Gard. Les travaux de construction
débutent en 1839. Taillés au marteau et appareillés régulièrement, les moellons proviennent des carrières de Meillerie, de l’autre côté du Léman. Avec ses 180 mètres de longueur pour 25 mètres de
hauteur maximale, l’ouvrage d’art modifie bientôt spectaculairement l’aspect du sud-ouest de la ville, pour laquelle il devient l’emblème de la modernité. D’abord baptisé pont Pichard, il est
pour longtemps l’une des principales attractions touristiques lausannoises, attirant architectes et ingénieurs, mais aussi peintres et poètes.
Les modifications du paysage et aménagements urbains ont toujours eu pour buts de faciliter la vie. Je suis toujours admirative du génie des architectes qui peu
importe l'époque, réussissent à réaliser de grandes oeuvres déterminantes pour les siècles à venir.
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